
Plus d'info : http://www.lavoixdunord.fr/203774/article/2017-08-12/sous-le-soleil-ou-pas-les-nordistes-de-plus-en-plus-accros-la-petanque
Sous le soleil ou pas, les
Nordistes de plus en plus accros à la pétanque
Même si son
image est fortement liée aux vacances, à l’apéro et au soleil, la pétanque se
développe dans la région. Le nombre de licenciés, sans cesse en augmentation,
le confirme. La recette : un sport populaire, qui passe à la télé, et est
accessible à tous, quelles que soient la forme du joueur et l’épaisseur du
porte-monnaie.
Laurent Bourlet est président du comité régional de pétanque.
– Comment expliquez-vous cet engouement pour la pétanque ?
« C’est un sport populaire qui passe de plus en plus souvent à la
télévision, ce qui permet de sortir de l’image de la pétanque en vacances.
C’est un vrai sport, accessible à tous car pas très cher : une licence
coûte 30-40 euros à l’année et le matériel peut durer plusieurs
années. »
– Comment la région se situe-t-elle par rapport aux autres dans ce
domaine ?
« Nous sommes une «petite région» par rapport à d’autres comme la
région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), mais malgré tout, le nombre de
licenciés (5 % de la France) ne cesse d’augmenter. L’engouement pour la
pétanque est réel dans la région. En tout, on y compte 13 719 licenciés
(11 384 masculins et 2 335 féminines). Le Nord a passé la barre des 5 000
licenciés (5 160) devant l’Aisne (2 717), l’Oise (2 609), le Pas-de-Calais
(1 512) et la Somme (1 421). C’est un sport qui attire d’autant que
nous avons beaucoup de boulodromes couverts. »
Une nouvelle fois, Laurent, employé dans les travaux
publics, et Didier, à la retraite, sont aux anges : « Nous nous sommes connus sur les
terrains de pétanque, et depuis on fait équipe pour disputer des tournois.
» Comme celui de Saint-Omer
– le grand prix de la ville – où se retrouvaient samedi plus de 260 joueurs,
de la région et d’ailleurs… On a même croisé des Anglais et des Belges. Nos
deux amis sont guidés par le plaisir, tout simplement : « C’est aussi un prétexte pour parler
de choses et d’autres, revoir d’autres amis qu’on n’a pas vus depuis quelque
temps – car tout le monde se connaît – et pique-niquer avec nos épouses.
»
Un moment, quelques heures, comme hors du temps où l’on
n’entend presque plus que le claquement des boules. Car quand même, un
concours, c’est sérieux, il faut se concentrer. « Ce qu’il y a de bien aussi, avec ce
sport, c’est qu’il est vraiment accessible à tout le monde, avec la possibilité
de gagner quelques parties. » Même si, au final, les
champions – il y en a aussi des réputés dans la région – finissent toujours par
avoir le dernier mot.
Un sport en plein boom
Christelle, membre des Ch’tis boulistes de Sin-le-Noble, partage cette
« philosophie » : « Oh, vous savez, moi je suis une
toute nouvelle, mais j’aime bien, ça me détend et me change du quotidien – j’ai
une famille de dix enfants – et je joue vraiment pour le plaisir du jeu, même
si comme tout le monde j’essaie de faire le mieux possible, c’est quand même le
but. » Une passion qui visiblement rend accro, comme Jean-Michel,
rencontré vendredi au club de Lomme où il est licencié : « Dès
que j’ai fini le travail, je viens ici », montrant le boulodrome où
se retrouvaient ce jour-là une quarantaine de joueurs. « Ça ne
s’explique pas, même si c’est avant tout une histoire d’amitié. »
Des joueurs et des licenciés, qui parfois cumulent des dizaines d’années
dans un club. Tous heureux de voir leur sport en plein boom. « La
pétanque, après avoir eu ses heures de gloire il y a quinze-vingt ans,
reconnaît Jean-Paul Louis, trésorier du club de Saint-Omer, a connu un
creux de la vague jusqu’à il y a deux-trois ans, mais maintenant, ça repart,
avec des jeunes. » La pétanque, tendance ? Tous y croient,
d’autant qu’ils ont maintenant (sur L’Équipe 21) leur rendez-vous télévisuel,
avec la diffusion de concours, que nul joueur digne de ce nom ne veut louper.
« J’enregistre même quand je ne suis pas là », précise
Jean-Michel. Trop heureux de partager les aventures et passions d’une même
famille, du Sud et d’ici.
Des variantes dans la région
Si la pétanque, version sudiste, s’épanouit jusque dans la région, il ne
faut pas oublier que les jeux de boules, représentés dans toute la France, ont
leurs variantes dans le Nord - Pas-de-Calais. On pense d’abord, naturellement à
la boule flamande et à sa variante jouée du côté de Roubaix, la bourle. On y
joue sur un terrain incurvéavec un disque de bois de plusieurs kilos, le but du
jeu étant de se rapprocher de l’étaque en jouant avec les courbes de l’aire de
jeu et la forme particulière de la bourle.
Sur la côte, on relève l’existence d’une «boule malouine» à Dunkerque. Elle
se rapproche de la boule lyonnaise, se jouant avec des boules plus grosses que
celles de la pétanque. Le terrain, 19,50 m de long sur trois de large, est tout
à fait particulier, puisqu’il est tracé au cordeau… sur la plage dégagée par la
marée et donc en légère pente. Si vous vous rendez sur la plage de Malo cet
été, vous ne pourrez pas la manquer.